Soins du Visage

Or donc, l’autre fois, mon épouse avait décidé de m’envoyer sur la place de Nalinnes Centre pour des soins.
Quels soins direz-vous (et vous auriez raison!) ?
Soins de santé (une Pharmacie),
soins de la bouche (un restaurant),
soins de l’esprit (la bibliothèque),
soins du foie (un cabaret ou une friterie),
soin de l’âme (une église),
soin du portefeuille (une banque),
et j’en passe…
Veuillez me pardonner pour cette longue introduction et pour cette publicité aux nombreux commerces, publics ou pas de notre belle place du centre.
Et bien non ! Rien de tout cela, ma femme m’avait pris rendez-vous pour les soins du visage.
Je franchis donc, un samedi, vers 9 heures la porte d’une enseigne où, hormis une succursale de tiercé, je n’aurais jamais cru devoir franchir.
Au départ, la femme de ma vie trouvait la peau de mon visage trop grasse.
Trouvant le bœuf Charolais bien persillé et de goût subtil, je pensai que c’était un compliment. Que nenni!
C’est vrai, dit-elle, le Charolais est fort bon et gras, mais,
1° il ne dort pas dans mon lit
2° il est gras du bide, pas du visage
3° Sa viande est tendre, mais,
Étant d’une nature plutôt timide, je franchis donc le pas avec beaucoup d’anxiété.
J’avais raison !
La jeune dame à la réception demanda mon nom.
Pour essayer d’être drôle, je répondis : Laurent Comédon !
Elle regarda son cahier de rendez-vous et me dis :
«Vous êtes certain de vous appeler Laurent Comédon, je n’ai personne de ce nom pour aujourd’hui ».
Je plaisante, dis-je, je m’appelle Martin Comédon, avec un sourire que je croyais salvateur.
Ah ben alors, je ne vois aucun rendez-vous à ce nom, me rétorqua-t-elle.
J’ai bien un « Laurent Brandelet » à 9:00 pour un soin du visage, mais pas vous.
C’est moi, lui dis-je !
Vous ne vous appelez pas Comédon ? Dit-elle.
Non, lui dis-je, je voulais plaisanter. Je suis bien Laurent Brandelet.
Après un long regard suspicieux, la dame regarda sérieusement son cahier et dit :
« Ah oui, alors, je vois que vous avez un traitement du visage, avec élimination des boutons».
Les comédons, dis-je…
Ah bon, vous être plusieurs dans la famille Comédons?
Mais, non, mademoiselle, je voulais juste plaisanter.
Regard incertain encore! Mais suspicieux !
C’est ainsi que le même jour, je rentrai à la maison avec le menton rouge comme le cul d’un babouin.
Je mens, mon rendez-vous est pour Samedi prochain. Mais la peur me ronge déjà…
Que faire lors de l’attaque d’une esthéticienne fâchée ?
Aidez-moi !