Aujourd’hui, je voudrais partager mes sentiments à propos d’une curieuse manie qui, si j’en crois mon épouse, est propre à l’homme.
Je dirais même, propre à l’homme de plus de cinquante ans.
Je dirais même impropre.
Mais quelle est donc cette propension gênante qui pousse le mâle à ne pas terminer ce qu’il est en train d’exécuter. Pourquoi faut-il qu’il range ses outils avant même d’avoir terminé le travail ? Pourquoi, alors, qu’il reste du chemin pour accomplir sa tâche, faut-il qu’il arrête tout pour passer à autre chose ?
Vous vous en serez probablement douté, je veux parler ici d’une coutume qui traverse les siècles et qui n’a aucune explication scientifique. Une pierre mise à l’édifice des grandes énigmes de la création et de la science. Un trou noir dans l’énorme savoir de notre civilisation, une fissure dans la parfaite confiance que, depuis des millénaires, l’être humain est parvenu à forger.
J’ai nommé : La Gougoutte !
Et oui, la Gougoutte ! Celle-là même qui, insidieusement, refuse de terminer sa course dans les cuvettes ou urinoirs tels ses congénères (qu’on n’appelle simplement gouttes) mais échoue lamentablement dans le pantalon de l’individu qui regarde la scène avec tristesse ne sachant que faire pour qu’à l’avenir, cette satanée Gougoutte soit une goutte comme une autre.
Adam lui-même est cité dans le roman « Moi, Mon mari, … et la Gougoutte » de Ève (aux éditions de la sainte Côte ISBN 000000001). Elle y décrit son incessante opiniâtreté à passer la feuille de vigne de son mari à la machine à 90°c. Elle va même jusqu’à demander le divorce qu’elle n’obtiendra pas faute de juge.
Plus tard, Moïse, en traversant la mer Rouge dit ceci :
« Merci Seigneur d’avoir laissé un mètre d’eau pour me permettre de chasser toute trace de la Gougoutte et arriver ainsi sur la terre d’Israël propre comme un shekel neuf ».
Et la communauté qui le suivais de crier à l’unissons « Ah Merde Moïse ! c’est dégueulasse !».
Et les égyptiens qui les pourchassaient : « Bon débarras »
Dans le Saint Suaire de Turin encore, on relève quelques traces de la Sainte-Gougoutte (hypothétique évidence que JC se les serait grattées avant qu’on lui attache le poignets).
Poursuivons notre quête jusqu’au concile de Nicée en 325 ou Constantin 1er voulu à tout prix instaurer la Sainte-Quaternité (Le Père, Le Fils, le Saint –Esprit et la Gougoutte) sans succès.
Passons les très nombreuses références dans la littérature moyenâgeuse comme ci-dessous dans la Chanson de Roland :
Ah, Durandal, comme tu es bonne et sainte !
Dans ton pommeau d’or sont de nombreuses reliques, Une dent de saint Pierre, du sang de saint Basile, Des cheveux de monseigneur saint Denis, et la Sainte Gougoutte!
Ou encore, pour reprendre les lignes du trop tôt disparu Gonzague Saint-Bris dans « François Premier et la Renaissance », lorsque celui-ci, lors d’une chasse avec Charles-Quint, pour lui faire admirer Chambord, fait halte à l’orée du bois, prétextant un besoin pressant dit ceci (en voulant faire preuve d’une connaissance linguistique improbable) :
« Tu Tanbien, la Gougouttas » ?
Et Charles Quint de répondre « Ja, Zeker ! ».
Pour enfin arriver à l’époque contemporaine :
Georges Brassens, lui-même, dans « Brave Margot » veux attribuer la « Gougoutte » à celle-ci alors que tous les gars du village faisaient « La lalala la la !» .
Georges, connu pour son tempérament anarchiste avait encore une fois détourné la vérité. Ce n’est en effet pas Margot qui donne la Gougoutte à son chat, mais bien les gars du village… à Margot.
Long et pénible préambule à mon exposé me direz-vous ? C’est vrai et je m’en excuse !
Mon but n’est autre que d’installer la gougoutte dans un contexte qui le place au plus profond de notre histoire ainsi que dans nos caleçons souillés pour toujours !
Nombre de scientifiques se sont essayé à la compréhension de ce phénomène.
Pascal, lui-même, inventeur de la gravité, aurait réalisé ses premières expériences à l’aide de sa propre gougoutte plutôt qu’une pomme. Las, il dû s’arrêter faute de munition.
Plus tôt, Archimède ! Que faisait-il dans son bain à rêvasser lorsque que l’idée lumineuse lui est venue (Euré, en ancien grec ne signifie goutte, Ka est un duplicateur => Gougoutte, NDLR) ?
Partout, dans la littérature, vous trouverez des références à la gougoutte, mais, jamais vous de trouverez une explication sérieuse quant à celle-ci !
J’ai compulsé de nombreux ouvrages ; rien n’en est sorti !
Je ne peux qu’y voir une énorme honte de la part de l’homme qui préfère voir tu ce disfonctionnement !
Pour peu que vous portiez un pantalon clair, la honte s’emparera de vous dès que, de retour des toilettes, les yeux se tourneront vers votre braguette.
Vous aurez alors deux possibilités :
1° Eviter la gougoutte.
Vous l’aurez remarqué, quelle que soit la force et le temps passé à secouer votre engin, la Gougoutte s’accroche ! il est inutile de risquer un accident.
Dès votre appendice rentré, la gougoutte tombera inéluctablement.
Mon conseil ? Préférez un morceau de papier toilette pour en faire un « paquet cadeau » !
2° Pointer du doigt l’un des autres convives de l’assemblée moquant l’une ou l’autre tare (je ne sais pas moi ! inventez ! une transpiration exagérée, un bec de lièvre, un ongle incarné, une séborrhée abondante, un « noir ongle », une calvitie précoce) peu importe tant que les yeux ne seront pas tournés vers vous ! Vous pourrez ainsi vous rasseoir en toute quiétude pendant que vos amis riront aux larmes du pauvre individu ainsi stigmatisé.
Et la personne qui nettoie vos braies me direz-vous ?
Eh bien, si c’est vous ou que vous vous débarrasser quotidiennement de vos sous-vêtements dans les poubelles environnantes (je vous rappelle que ceci est passible d’une peine sévère), pas de problème ! Vous continuerez à gémir dans votre coin rêvant à l’époque où, jeune, nulle Gougoutte ne faisait son apparition à l’issue d’une miction bien accomplie.
S’il s’agit d’une personne tierce (=épouse, conjoint, petit amie (mais pas pour longtemps), employé de maison) alors, je ne saurais trop vous conseiller la seule et unique méthode qui consiste à se promener cul-nul ! La Gougoutte sera toujours là mais facilement repérable sur votre carrelage fraîchement ciré. Même W. Disney l’avais aussi décrit dans « Le Livre de la Jungle », ce sera la « Marche des Eléphants à la maison » au grand bonheur de vos admirateurs.